jeudi 10 janvier 2013

Bruxelles sous la pluie, c’est rien que du Plaizier.



 Boulevard Lemmonier, Bruxelles, vers 1935
Les plus belles photos de Bruxelles sous la pluie sont sans doute celles qu’a prises Léonard Misonne dans les années ‘30. Pour notre plus grand bonheur, elles éditées en cartes postales et posters par Plaizier. Ce libraire, galeriste, éditeur, découvreur de talents est installé depuis le milieu des années au 50 rue des Eperonniers, à deux pas de la Grand Place.
On ne peut qu’être étonné par la modernité de ces images. Ces ciels tourmentés, cette pluie fine qui s’infiltre jusqu’aux os, ces hommes et ces femmes courbés sous des parapluies et se dépêchant de trouver un abri des images sont tellement travaillées qu’elles semblent avoir été réalisées avec l’aide du logiciel Photoshop.

Place de Brouckere, Bruxelles, vers 1935
Léonard Misonne (1870-1943) découvre la photographie au cours de ses études d'ingénieur à l'université de Louvain. Elle devient sa passion, il va y consacrer sa vie. Ce sont les débuts de la photographie. A l’époque, elle est seulement considérée comme un moyen de rendre compte de la réalité. Pourtant, autour des années 1900, quelques photographes avant-gardistes veulent élever leur pratique au rang d'art majeur au même titre que la peinture et la gravure. Léonard Misonne est l’un d’eux. Amoureux de la nature, il veut la glorifier par ses clichés dont il fera ce qu'il nomme lui-même des tableaux. Très vite, il va devenir l'un des chefs de file de l'Ecole de la photographie artistique, mouvement international que l'histoire de la photographie a retenu sous le nom de pictorialisme.

Rue Royale, Bruxelles, vers 1935
Les pictorialistes prônent l’intervention manuelle sur les images au moyen de procédés complexes. Misonne a utilisé et mis au point un procédé qu’il appellera médiobrome. Ce procédé chimique implique un travail du tirage à base de pigments qui permet de manipuler l’image finale. Chez Misonne, cette manipulation a pour but de jouer sur la lumière afin de donner une ambiance toute particulière à ses images. Elle lui permet de recréer cette lumière irréelle d’après orage que l’on retrouve souvent en Belgique.

Au Bon Marché, Boulevard du Jardin Botanique, Bruxelles, vers 1933
Jusqu'à la fin de sa vie, Léonard Misonne restera fidèle à l'esthétique pictorialiste et à ses principes, ce qui va tout à fait le marginaliser. Mais aujourd'hui, le pictorialisme séduit à nouveau esthètes et collectionneurs. Des expositions sont organisées un peu partout dans le monde et des livres consacrés à ce courant sont édités.

Rue Lambermont, Bruxelles, vers 1933
N’hésitez pas à vous rendre chez Plaizier, 50 rue des Eperonniers. Vous y trouverez bien entendu les photos de Bruxelles sous la pluie prises par Misonne. Mais il y a plein d’autres choses à y découvrir. Il y a ces cartes postales drôles, étonnantes, surréalistes ou iconoclastes. Il y a des calendriers, des lithos numérotées et signées, des pièces qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Pour qui aime Bruxelles, cette adresse est incontournable.


Plaizier
Rue des Eperonniers, 50
1000 Bruxelles
Tél : 02 513 47 30




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